Le magazine top vélo nous a demandé notre avis sur le marché du cycle en 2024.
« Ce qui pourrait tuer le commerce du cycle traditionnel, c’est le tout en carton. Cette nouvelle vague de vendeurs de vélos sans légitimité technique et sans passion pour le cyclisme. Dans leurs grandes-surfaces du vélo, ils se contentent de vendre des machines arrivées directement du grossiste ou du diffuseur dans un emballage. Pas étonnant que les gens se tournent vers les marques vendues en direct sur internet. Ils retrouvent le dialogue grâce aux télé-conseillers et ils ont le sentiment de pouvoir personnaliser leur achat. Reste l’après-vente évidemment. Mais c’est une autre question. D’autant que les vendeurs en question sont souvent incapables techniquement de résoudre les problèmes liés aux nouvelles technologies.»
Ce constat alarmant et désabusé m’avait été dressé il y a quelques années déjà par Hervé Passieu, Robert Bosdure et Louis Ré. Trois vélocistes-mécanos devenus des légendes pour les amateurs de beaux vélos. De Colnago à Cinelli et Spécialized, ils servaient des marques de prestige en proposant du sur mesure à des clients devenus des fidèles et même souvent des disciples.
Des années plus tard, aujourd’hui donc, la donne a-t-elle changé ? Quelle analyse à faire d’une crise paradoxale qui aura vu des centaines de points de vente et des dizaines de marques mettre la clé sous la porte ? La réponse apportée par un petit commerce en plein renouveau est-elle la métaphore d’un retour aux valeurs de dialogue et de service évoquées autrefois par Passieu, Bosdure et Ré ?
Hervé Bayle de Vélomania au Puy en Velay, et Laurent Donnangricchia de Vélocenter à Carpentras proposent leur exemple. Tous deux mettant justement en avant les valeurs fondatrices d’un commerce du vélo qui doit se réinventer.
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